Pour tous, elle est et restera Domi. Un diminutif que parents, enfants et collègues lui ont donné dès le début de sa carrière et qu’elle a gardé pendant 36 ans. Quand elle prend la direction d’A Rundinella, Dominique-Pascale Moracchini s’appelle encore Giudicelli. Et la structure multi-accueil porte le nom de halte-garderie. C’était en 1985. Elle avait 25 ans. C’est elle qui a inauguré les nouveaux locaux venus remplacer, dans l’ancienne gendarmerie de Travu, les anciens préfabriqués. Ses premiers pas, elle s’en souvient comme si c’était hier. Et il y a un peu plus de dix jours, elle ne cache pas avoir versé quelques larmes en remettant ses clefs à celle qui va lui succéder. « Pour moi, ça a été 36 ans de bonheur ! lâche-t-elle simplement, même si ces deux dernières, avec la crise du Covid, tout a été un peu plus compliqué. Je n’ai jamais ressenti aucune lassitude, j’ai aimé ce métier chaque jour où je l’ai exercé. Je ne me suis jamais ennuyée, il n’y a eu que des évolutions positives au fil de ces années. Mes responsabilités, mes prérogatives, mes fonctions ont été modifiées au cours de ma carrière mais toujours dans le bon sens. »
S’il fallait trouver un petit bémol, exprimer un regret, ce serait juste de n’avoir pas pu entrer dans les locaux mieux adaptés qu’on lui promet et qu’elle attend depuis des années. « Je prends ma retraite parce que c’est le moment. J’ai envie de profiter de la vie, de me poser et surtout d’avoir le temps. » Premier geste symbolique de ce passage à une nouvelle existence, elle a retiré sa montre ! Même si pour l’instant, elle a juste l’impression d’être en vacances, comme tous les ans en août, mois de fermeture d’A Rundinella. En septembre, elle aura peut-être un peu plus de mal, sans rentrée à préparer. Mais elle gérera car sa décision a été mûrement réfléchie. « Je serai là pour accompagner celle qui va prendre ma place, pour l’aider, pour la conseiller en cas de besoin. J’espère pour elle que la situation sanitaire finira par s’améliorer afin que la structure retrouve son mode de fonctionnement normal. La pandémie nous a complètement déstabilisés, l’adaptation a été difficile, pour l’équipe comme pour les usagers. » Ne plus pouvoir organiser de fêtes avec les enfants et leurs parents est ce qui a le plus perturbé Dominique-Pascale Moracchini. Et quand on lui demande d’évoquer ses plus beaux souvenirs, ce sont des photos de carnaval, de visites du Père Noël, d’après-midi autour de crêpes ou de galettes des Rois qu’elle ressort de sa boîte de Pandore. « Nous avons vécu de si beaux moments de partage et de joie. Je suis fière aussi que nos méthodes de travail aient évolué surtout depuis que nous avons suivi les formations à la pédagogie Montessori qui permet à chaque enfant d’avancer à son rythme et de développer ses compétences dans un univers bienveillant et respectueux de sa liberté, de sa personnalité, de son autonomie », développe-t-elle.
S’il fallait trouver un petit bémol, exprimer un regret, ce serait juste de n’avoir pas pu entrer dans les locaux mieux adaptés qu’on lui promet et qu’elle attend depuis des années. « Je prends ma retraite parce que c’est le moment. J’ai envie de profiter de la vie, de me poser et surtout d’avoir le temps. » Premier geste symbolique de ce passage à une nouvelle existence, elle a retiré sa montre ! Même si pour l’instant, elle a juste l’impression d’être en vacances, comme tous les ans en août, mois de fermeture d’A Rundinella. En septembre, elle aura peut-être un peu plus de mal, sans rentrée à préparer. Mais elle gérera car sa décision a été mûrement réfléchie. « Je serai là pour accompagner celle qui va prendre ma place, pour l’aider, pour la conseiller en cas de besoin. J’espère pour elle que la situation sanitaire finira par s’améliorer afin que la structure retrouve son mode de fonctionnement normal. La pandémie nous a complètement déstabilisés, l’adaptation a été difficile, pour l’équipe comme pour les usagers. » Ne plus pouvoir organiser de fêtes avec les enfants et leurs parents est ce qui a le plus perturbé Dominique-Pascale Moracchini. Et quand on lui demande d’évoquer ses plus beaux souvenirs, ce sont des photos de carnaval, de visites du Père Noël, d’après-midi autour de crêpes ou de galettes des Rois qu’elle ressort de sa boîte de Pandore. « Nous avons vécu de si beaux moments de partage et de joie. Je suis fière aussi que nos méthodes de travail aient évolué surtout depuis que nous avons suivi les formations à la pédagogie Montessori qui permet à chaque enfant d’avancer à son rythme et de développer ses compétences dans un univers bienveillant et respectueux de sa liberté, de sa personnalité, de son autonomie », développe-t-elle.
Comme une grande famille
Ce qui a aussi changé depuis le début de sa carrière, c’est le fonctionnement même d’A Rundinella. Au début, aucun enfant ne pouvait déjeuner sur place. On est ensuite passé à deux repas autorisés chaque semaine puis à un repas possible chaque jour. Le nombre d’enfants accueillis simultanément, en revanche, a été revu à la baisse, de 22 il y a encore 20 ans à 15 aujourd’hui. « Quand mon adjointe est partie, on n’a pas renouvelé son poste. Mais les équipes ont été renforcées même s’il reste difficile de trouver du personnel qualifié », ajoute-t-elle. Certaines n’ont fait que passer, d’autres sont restées plusieurs années à ses côtés. Dominique-Pascale Moracchini, elle, a toujours été là, sauf au moment de la naissance de ses trois enfants qui ont activement fréquenté la halte-garderie d’alors. Celle qui en est aujourd’hui l’ancienne directrice évoque bien avec pudeur quelques événements douloureux : un abandon ou des actes de maltraitance familiale qu’elle a dû signaler. Mais au moment de tourner la longue page de sa vie professionnelle, elle ne veut retenir que le meilleur. Et le meilleur, ce sont tous ces petits sur lesquels elle a veillé pendant tant d’années. Celles et ceux qui se sont rencontrés à la garderie alors qu’ils n’étaient que des bébés et qui sont toujours amis trente ans plus tard. Ces anciens pensionnaires devenus parents qui lui ont confié leurs propres enfants sans hésitation. Celles et ceux qu’elle croise dans la rue et qui l’appellent encore Domi avec beaucoup de tendresse. « J’ai toujours voulu que l’on soit comme une grande famille et nous avons plutôt bien réussi. Le temps a passé si vite et j’ai adoré ce métier qui m’a rendue très heureuse », conclut-elle avec une émotion non masquée.